Géographie
• 238 391 km², 3000 km de frontières dont 1075 km au sud constitués par le cours du Danube, plus grand fleuve d’Europe.
• La Roumanie est bordée au nord par l’Ukraine, à l’Est par la République Moldave, à nouveau l’Ukraine au Nord du delta, puis la Mer Noire, au Sud-Est par la Bulgarie, au Sud-Ouest par la Serbie, à l’Ouest par la Hongrie.
• Capitale : Bucarest (2,5 millions d'habitants), principales villes : Constanta, Iasi, Timisoara, Cluj.
• Point culminant : le mont Moldoveanul (2544 m), dans le massif de Fagaras dans les Carpates méridionales. L’arc des Carpates occupe les 2/3 du pays.
• Le Maramures (prononcer Maramourech) : Au Nord-Ouest du pays dans les Carpates. Le Maramures est la région d’Europe qui a le plus conservé ses coutumes, traditions et costumes pluriséculaires : on l’a surnommé «la mémoire vivante de l’Europe». Les villages et les rues s’égrènent le long des vallées de la Tysa, de l’Iza, de Mara, de Viseu. Il y règne la culture du bois : églises et villages tout en bois (classés au patrimoine mondial de l'UNESCO) sont influencés par la civilisation viking, les maisons ont des portails sculptés. Les charpentiers du Maramures sont réputés dans toute la Roumanie. Il possède les plus hauts clochers en bois d’Europe (Surdesti et Barsana). Le Cimetière Joyeux de Sapinta est classé 2ème site funéraire au monde après la nécropole thébaine de Louxor. Avec la Transylvanie, c’est la région de Roumanie où il y a le plus de gréco-catholiques.
• Moldavie : Au Nord-Est du pays dans les Carpates. Les villes principales sont Suceava, Iasi, Campulung Moldovenesc, Targu Neamt, Piatra Neamt, Bacau. La Moldavie était appelée «la Porte de la chrétienté». La défense de la liberté religieuse face aux invasions musulmanes incessantes fut assurée héroïquement par les voïvodes et la population, qui participèrent également aux croisades. En 1944, elle fut amputée par l’URSS de sa partie orientale, la Bessarabie, qui forme la République Moldave actuelle (capitale Chisinau).
• La Bucovine : Située au Nord de la Moldavie, elle est le noyau historique de la principauté. Les célèbres monastères orthodoxes peints de Moldavie-Bucovine, classés au patrimoine mondial de l'UNESCO sont surnommés «l’archipel monastique» : Moldovita, Sucevita, Voronet, Humor, Arbore, Rasca.
• La Transylvanie : C’est le centre de la Roumanie, dans les Carpates. Les principales villes sont Cluj, Brasov, Sighisoara, Satu Mare. Parmi quelques châteaux, on peut citer : Bran (château de Vlad Tepes l’Empaleur-Dracula, héros de la résistance aux Turcs), château royal de Peles à Sinaïa, «la perle des Carpates». On y compte de superbes monastères : Sambata de Sus, Sinaïa, Nicula.
• Le Banat : Plaine à l’Ouest du pays. Les principales villes sont Timisoara, Arad, Oradea.
• La Valachie : Plaine au Sud du pays dont la capitale est Bucarest. Elle comprend l’Olténie, tout au Sud du pays au bord du Danube, et la Munténie (Bucarest).
Population
• La Roumanie compte 18,7 millions d’habitants en 2020.
Religions
• 70 % de la population suit le rite orthodoxe roumain, et une minorité le rite orthodoxe grec.
• Il existe aussi des catholiques romains chez l’importante minorité hongroise, quelques protestants luthériens ou réformés calvinistes et quelques musulmans.
• C’est le seul pays latin qui soit majoritairement orthodoxe (87 %) sans être slave.
Institutions politiques
• Le système politique roumain comporte des ressemblances avec le système politique français. Cependant, il se rapproche davantage d’un système parlementaire que d’un système semi-présidentiel, du fait des attributs limités de la fonction présidentielle.
• Le Chef de l’État est élu au suffrage universel pour une durée de quatre ans. Le président est Klaus Iohannis depuis 2014. Il nomme le Premier ministre, actuellement Ludovic Orban depuis novembre 2019.
• Le Parlement est composé de deux assemblées : la Chambre des députés, qui comporte 346 membres élus pour 4 ans, et le Sénat et ses 743 membres, élus pour 4 ans à la représentation proportionnelle.
Histoire
• Le peuple roumain se forma il y a plus de 2000 ans avec la rencontre des cultures dace et romaine, mais le pays était habité depuis les époques paléolithique (un million-10 000 avant JC) et néolithique (5000-2000 avant JC). Vers 3500 avant JC, les Thraces, un peuple indo-européen s’installe à l’âge du bronze. C'est une civilisation très organisée qui produit de premiers documents écrits. Homère les mentionne dans l’Iliade aux côtés des Troyens.
• Les Daces (appelés les Gètes par les Grecs), descendant des Thraces de l’âge du fer, sont les ancêtres des Roumains. Ils reçoivent l’influence des Grecs et par les Scythes avant d’être colonisés par Rome. C’était une des civilisations les plus évoluées d’Europe. Après avoir vaincu les Romains deux fois et avoir été reconnu par Domitien, le roi Décébal est vaincu par Trajan en 101. En 106, la Dacie devient province impériale.
• La culture roumaine est un creuset d’influences indo-européennes, grecques, romaines, byzantines, vikings, allemandes (saxonnes), autrichiennes, hongroises, françaises, et du rejet de l’influence russe.
• Le christianisme de rite latin arriva en Dacie par l’apôtre saint André et les Grecs, puis les Romains du 1er au IIIème siècle.
• Au cours du premier millénaire, les Huns, Avars, Slaves, Hongrois, Tatars, Wisigoths, envahissent l’espace roumain.
• Du Xème au XIVème siècle se forment les trois pays historiques : Moldavie, Transylvanie, Valachie. Les Hongrois appellent des colons saxons en Transylvanie.
• Les conquérants bulgares imposèrent la langue et le rite slavon vers 1000. Les évêques dépendent du patriarcat de Constantinople et sont liés à l’Église de Byzance. On peut donc dire d’une certaine manière que l’Église de Roumanie a toujours été orthodoxe.
• En 1699, la Transylvanie doit accepter le protectorat des Habsbourg.
• De 1711 à 1821, l’empire ottoman impose à la Moldavie et à la Valachie des princes grecs nommés par la Turquie, les phanariotes.
• En 1698, une partie de l’Église orthodoxe roumaine se réunit à Rome, formant ainsi l’Église gréco-catholique unie, de rite byzantin, appliquant le concile de Florence de 1439, où les Églises d’Orient et d’Occident s’étaient réunies. L’impératrice Marie-Thérèse, en 1761, fit raser par son armée cent cinquante monastères orthodoxes, puis promulgue en 1769 l’édit de tolérance autorisant la confession orthodoxe.
• Depuis le début du XIXème siècle, les Gréco-catholiques unis à Rome jouent un rôle important dans la formation de la grande Roumanie et le choix du roumain comme langue liturgique dans les deux confessions. Plusieurs soulèvements contre les Turcs, dont celui de Vladimerescu en 1821, aboutirent à la révolution de 1848, à l’union de la Valachie et de la Moldavie libres en 1859, puis à l’indépendance nationale en 1877.
• L’Église orthodoxe roumaine est proclamée autocéphale en 1864. Le patriarcat est installé en 1925.
• En 1881 : le prince allemand Hohenzollern-Sigmaringen devient le roi élu Carol 1er.
• 1916 : la Roumanie entre en guerre contre l’Allemagne.
• 1918 : l’évêque gréco-catholique Mgr Hossu proclame la réunion de la Transylvanie au royaume.
• 1940 : un coup d’état oblige le roi Carol II à abdiquer en faveur de son fils Michel. Occcupée, la Roumanie doit entrer en guerre aux côtés de l’Allemagne.
• 1947 : le roi Michel doit abdiquer. Puis, c’est l’invasion soviétique, suivi d’un régime communiste sous la dictature de Ceaucescu jusqu’en 1989.
• En 1948, le gouvernement communiste interdit la confession gréco-catholique. Les évêques uniates sont martyrisés systématiquement et les prêtres emprisonnés, torturés et assassinés par milliers. L’Eglise orthodoxe est persécutée aussi mais d’une autre façon car les communistes ont choisi la stratégie de la compromettre, la déconsidérer et la noyauter.
• 1998 : Le Pape Jean-Paul II effectue un voyage historique, premier voyage d’un pape catholique romain en terre orthodoxe.
• 2004 : Traian Basescu du parti démocrate est élu Président de la République.
• 2007 : la Roumanie entre dans l’Union Européenne.
• 2009 : la Roumanie connait une forte période de recession.
• 2012 : le gouvernement Boc démissionne suite à de violentes manifestations. Le chef de l’opposition Victor Ponta devient Premier ministre.